Le Centre Éducatif d’Ekoudou Bastos est une tautologie. L’établissement scolaire porte deux fois le nom du quartier où il est situé. En effet, Ekoudou c’est Bastos . C’est le village des Tsinga, grande famille Ewondo de la ville de Yaoundé qui cède , à la fin des années 1930 un terrain à l’industriel Français Jean Bastos pour l’établissement d’une usine de transformation de tabac.Le lieu est à l’époque jugé approprié puisque “très” éloigné du centre administratif de la capitale coloniale . Jusqu’aux années 80, les autochtones y chasseront encore le gibier.
Autour de l’usine, se développe rapidement un quartier résidentiel. Des villas sont construites pour loger les cadres expatriés , des habitations modestes sont édifiées pour les quelque 200 ouvriers que compte l’usine en 1950.
La popularité de la cigarette Bastos avec son slogan “ Bastos toujours jeune” donne à la zone une attractivité pour la population jeune de l’époque. Des petits commerces de proximité émergent, dont le très couru café “Suzette” ou le bar “Parapluie”.Pour donner la réplique à ses compatriotes “Kalafatas” et “Acropolus” , un boulanger grec ouvre une enseigne dans le quartier .
Lorsque les premiers diplomates étrangers débarquent à la capitale du Cameroun indépendant, ils sont naturellement orientés vers le “quartier des blancs”. Ekoudou, rebaptisé Bastos devient par la force des circonstances le quartier des ambassades, puis celui des hauts fonctionnaires. Les terrains du Centre administratif et du quartier résidentiel du Lac central n’étant pas disponibles à la vente, les cadres de l’administration publique désirant construire leur domicile privé voient en Bastos le lieu idéal.
Le Centre Educatif d'Ekoudou Bastos en janvier 1981
La majorité des autochtones se sont peu à peu déplacés vers les quartiers voisins de Nlongkak, Tsinga, Djoungolo cédant la place à une population cosmopolite issue de toutes les régions du pays et des quatres coins du monde . Le Centre Éducatif d’Ekoudou Bastos quant à lui est fondé en 1981 à l’initiative d’un couple d’éducateurs issus de la région littorale du pays .
F.Belo
Source 1 : www.centre-educatif.org
Source 2 : Juan Bastos .
Source 3 : Ghislain Ayina .